L’acide urique est le produit final du métabolisme des purines – des composés que l’on trouve naturellement dans l’organisme et dans de nombreux aliments. Lorsque ses niveaux dans le sang dépassent les plages normales, une hyperuricémie se développe (du latin littéralement “niveaux élevés d’acide urique dans le sang”). Cet état augmente le risque de goutte et est également associé à l’hypertension, aux lésions rénales, au syndrome métabolique, à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires, aux perturbations du profil lipidique et au diabète de type 2.
Ces dernières années, on observe une augmentation significative des cas d’hyperuricémie dans le monde, les valeurs variant entre 9 % et 24 % selon les populations. Les mécanismes exacts à l’origine de cet état ne sont toutefois pas encore entièrement clarifiés.
D’autre part, le magnésium est un minéral essentiel avec une importance démontrée pour de nombreux processus physiologiques – du métabolisme énergétique et de la fonction musculaire à la défense immunitaire et au contrôle de l’inflammation.
Les données montrent que la carence en magnésium peut contribuer au développement de maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose et la dépression. On suppose actuellement que le magnésium pourrait également jouer un rôle dans la régulation de l’acide urique, notamment par son influence sur les marqueurs inflammatoires comme la CRP (protéine C‑réactive). Ces marqueurs sont élevés en cas d’hyperuricémie.
Les études disponibles à ce jour sont limitées, mais suggèrent une relation potentielle entre une faible consommation de magnésium et des niveaux élevés d’acide urique. Cela soulève la question – le magnésium pourrait‑il être un élément clé dans le contrôle ou la prévention de l’hyperuricémie et de ses complications, et y‑a‑t‑il un lien entre la goutte et le magnésium ?
Le lien entre le magnésium et l’acide urique
Le magnésium joue un rôle important dans la régulation des enzymes, de l’équilibre électrolytique, de la pression sanguine et des réactions inflammatoires.
Ces dernières années, on accorde de plus en plus d’attention à sa relation potentielle avec les niveaux d’acide urique et le risque de développer une hyperuricémie.
Carence en magnésium et risque d’hyperuricémie
Plusieurs études épidémiologiques établissent une corrélation inverse entre l’apport en magnésium et les niveaux d’acide urique dans le sang.
Une carence en magnésium peut être associée à une fréquence accrue d’hyperuricémie et à des exacerbations de la goutte, en particulier chez les personnes atteintes de diabète de type 2, de syndrome métabolique ou en surpoids.
On suppose que des niveaux faibles de magnésium contribuent au stress oxydatif et à l’inflammation chronique, qui à leur tour peuvent accroître la production ou diminuer l’élimination de l’acide urique.
Amélioration de la circulation et de la fonction rénale

Le magnésium exerce un effet vasodilatateur et favorise le bon fonctionnement de l’endothélium des vaisseaux sanguins, y compris ceux des reins. Une circulation sanguine améliorée peut faciliter la filtration rénaleet l’élimination des produits de déchet, dont l’acide urique.
Ceci est particulièrement important, puisque les reins sont l’organe principal responsable de l’élimination de l’acide urique de l’organisme.
Régulation de l’équilibre calcique
Le magnésium interagit avec le calcium au niveau cellulaire.
En cas de carence en magnésium, on observe souvent une accumulation intracellulaire accrue de calcium. Cela peut créer des conditions favorables au dépôt de sels d’acide urique dans les articulations et les tissus – un processus lié à des crises de goutte. Maintenir une concentration optimale de magnésium favorise un métabolisme normal du calcium et réduit le risque de cristallisation des urates.
Réduction de l’accumulation d’acide urique

Le magnésium aide à alcaliniser l’urine, ce qui augmente la solubilité de l’acide urique. Dans un milieu plus alcalin, le risque de formation de calculs tant calciques qu’urinaires est réduit et l’excrétion de l’acide via l’urine est facilitée. Cela importe autant pour la prévention de la goutte que pour les patients souffrant de néphrolithiase d’une autre nature.
Action anti‑inflammatoire – magnésium et inflammation
Le magnésium a démontré qu’il supprime la production de certaines cytokines pro‑inflammatoires et des marqueurs comme la CRP (protéine C‑réactive), qui est souvent élevée en cas d’hyperuricémie.
L’inflammation joue un rôle dans le déclenchement des crises de goutte, de sorte que le potentiel anti‑inflammatoire du magnésium peut avoir un effet positif supplémentaire.
Magnésium et soulagement des symptômes de la goutte
La goutte est une affection inflammatoire qui se manifeste par des crises soudaines, souvent très douloureuses, au niveau des articulations, le plus souvent à la base du gros orteil.
Bien que la cause principale de la goutte soit l’accumulation de cristaux d’acide urique, la gravité et la durée des symptômes dépendent de l’état des articulations, de la réaction inflammatoire et du stress oxydatif, ainsi que d’autres caractéristiques individuelles de l’organisme.
Dans ce contexte, le magnésium peut jouer un rôle complémentaire dans l’allègement des symptômes.

Soutien à la relaxation musculo‑articulaire
Le magnésium participe activement à la relaxation musculaire et réduit la tension dans les tissus périarticulaires ou ceux situés autour des articulations. Lors des crises de goutte, quand les muscles et ligaments environnants sont également contractés à cause de la douleur et du gonflement, le magnésium peut avoir un léger effet spasmolytique et relaxant.
Réduction de la fréquence et de l’intensité des crises
Une prise régulière de magnésium peut contribuer à stabiliser le terrain inflammatoire de l’organisme. Par son influence sur les médiateurs de l’inflammation et la réponse immunitaire, le magnésium peut aider à limiter la fréquence et la durée des épisodes de goutte chez les personnes déjà atteintes par la maladie.
Amélioration du sommeil et de l’état général
La goutte est souvent associée à une détérioration de la qualité du sommeil en raison des douleurs nocturnes articulaires caractéristiques des crises.
Le magnésium est reconnu pour sa capacité à améliorer le sommeil et à réduire les niveaux de l’anxiété. Cela peut avoir un effet indirect mais substantielsur la récupération pendant une crise de goutte.
Combinaison avec d’autres mesures
Le magnésium peut être combiné en toute sécurité avec des anti‑inflammatoires, ainsi qu’avec un régime pauvre en purines. En respectant les recommandations médicales, l apport supplémentaire de magnésium est considéré comme une mesure de soutien, et non comme un traitement principal.
Suppléments de magnésium appropriés en cas de taux élevé d’acide urique
Lorsque les niveaux d’acide urique sont élevés, il est recommandé de choisir des suppléments de magnésium bien assimilés et présentant un faible risque d’irritation gastrique. Telles sont les formes organiques du magnésium.
Les formes et préparations de magnésium les plus couramment utilisées sont :
Citrate de magnésium ‑ bonne absorption, adapté à une prise quotidienne.
Glycinate de magnésium ‑ doux pour l’estomac, adapté en cas de sensibilité ou de troubles combinés d’anxiété et de sommeil.
Malate de magnésium ‑ adapté en cas de fatigue et de douleurs musculaires, souvent accompagnant des troubles métaboliques.
Il existe aussi une autre forme de magnésium appeléetaurate de magnésium. C’est un sel organique du magnésium avec l’acide aminé L‑taurine. Comme déjà mentionné, le magnésium intervient par divers mécanismes dans la lutte contre les niveaux élevés d’acide urique et l’inflammation qui y est associée. Les modèles expérimentaux indiquent que l’acide aminé L‑taurine améliore également le métabolisme des purines et peut aider à réguler l’acide urique dans l’hyperuricémie.
Les formes de magnésium à faible absorption comme l’oxyde et le carbonate de magnésium n’ont pas d’intérêt à être prises, quel que soit le motif ou l’occasion.
Questions fréquemment posées

Le magnésium aide‑t‑il en cas de taux élevés d’acide urique ?
Oui, des études suggèrent que le magnésium peut participer à la régulation des niveaux d’acide urique et ce, par plusieurs mécanismes.
Existe‑t‑il un lien établi entre carence en magnésium et goutte ?
Oui, il a été constaté que les patients atteints de goutte présentent souvent des niveaux sériques réduits de magnésium.
Quelle forme de magnésium est la plus efficace contre la goutte ?
Les formes organiques du magnésium comme le citrate, le glycinate et surtout le taurate de magnésium sont considérées comme les plus efficaces.
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